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LE VIEUX HIBOU ET LE JEUNE
RENARD
Tous
les animaux de la forêt
et des
prairies tenaient le vieux Hibou pour le plus sage d’entre eux. Ils pensaient
que ses oreilles entendaient tout, et que rien n’échappait à ses yeux. Il
est vrai qu’il restait silencieux le plus souvent, mais chacun était quand même
convaincu de sa profonde intelligence. D’ailleurs, le Hibou n’était pas mécontent
de ces compliments et il n’hésitait pas à donner un petit coup de pouce
à la réalité pour garder cette réputation
flatteuse.
Notre
histoire est celle d’un jeune Renard qui n’arrive pas à trouver un
territoire. Il se rend compte qu’il a besoin de conseils
éclairés pour trouver sa bonne place dans la forêt. « Le
sage Hibou est celui qui pourra me tirer d’affaire ! »
pense-t-il alors. Un soir, il décide donc de rester éveillé dans la
forêt endormie. Et, à la nuit tombée, le voilà qui s’en va à la
recherche du Hibou. Il erre d’abord longuement dans la forêt avant
d’apercevoir enfin deux grands yeux brillants au travers des
branchages d’un arbre. Il s’approche du Hibou et le salue
respectueusement. Celui-ci le reçoit avec majesté et écoute les
questions du jeune Renard. Tout empli qu’il est de sa sagesse
supposée, le Hibou lui répond par des énigmes subtiles, des paroles
incompréhensibles et lui tient un langage qui, en fin de compte, n’a
rien avoir avec les questions qui lui sont posées.
C’est
ainsi que le jeune Renard apprit que celui qui se croit très sage
peut bien dissimuler sa stupidité tant qu’il reste silencieux, mais
qu’il la révèle dès que d’autres l’interrogent.
(Hávamál, strophe
26)
Traduit Par Yves
Kodratoff yvekod@gmail.com
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